Je voudrais vouloir arrêter, stagner un peu, pourquoi pas?
Laisser les autres s’approcher de cette force de vivre
Roule, roule
Arrêter
Que le soleil se reflète sur moi,
Rester calme
Aller doucement, ou encore,
Mieux encore:
Ne pas aller
Laisser les saumons se reposer,
Que le saumon retrouve ici l'oasis de sa traversée.
Ne pas aller
Enraciner dans les roches, jaillir des tentacules, flotter, stagner.
Mais j'ai toujours envie de fuir.
Je veux courir, me donner au vent, remonter au vent.
Courir dans le bois
Rouler, rouler.
Je traverse ton territoire sur la pointe des doigts, je voudrais tout connaître. Traverser tes frontières, je voudrais te traverser doucement : à rivages.
Frontières fissurées, le va-et-vient a déplacé mes codes, mes frontières sont fissurées. Malgré ces craquements je reviens à ma langue maternelle, c’est normal, c’est la langue de mon cœur, c’est la langue de ma grand-mère. Mon rythme à peine touché par l’eau du fleuve, le craquement de la glace et le vent qui arrache mes mots. Le va-et-vient a déplacé mes codes, mes frontières sont fissurées.
Je suis de retour à mon territoire, dont je ne suis pas que mes oreilles minuscules, ni mes orteils, je reviens à moi, je ne suis pas si petite, mais un territoire en soi.
L’amour, fût la première invention de l’être humain. À l’aide de leur premier allié : le feu, ont construit l’amour, les pigments et les histoires. Flamme qu'ils ont appris à rallumer et à souffler.
Ont rêvé des outils, au milieu d’un vide enrobé de désirs.
Ils ont survécu à l’exil avec ses outils
Ils se sont construit une maison avec leur liberté précaire, exilés ils ont colorié la vie au couleur de ses désirs. Se sont retrouvés en face d’une table qu’ils aient construit avec ses mains. Se sont retrouvés devant la table avec ses outils. D’autres outils sont apparus: les jeux, la couleur, la parole et l’amour encore.
Au-dessous de la table,
À côté de la table,
En face d’une table
La conscience se répand autour d'une table!